Qui suis-je et pourquoi Alegria Vida ?
LAURENCE DAVID
« Alegria Vida » veut dire « une vie pleine de joie » en espagnol ou en brésilien. C’est l’orientation de vie que j’ai commencé à prendre lorsque j’ai découvert la biodanza®, et que je suis partie, six mois plus tard, à la rencontre de ses racines, en Amérique latine.
C’est aussi le nom de l’association que j’ai créé en 2009 et dont l’objet officiel est de « promouvoir, diffuser, organiser, créer, animer des activités culturelles, développement personnel, liées à la gestion du stress et au renforcement de la vitalité et de la créativité, en particulier par le biais de techniques artistiques et de relaxation corporelles, pour tous publics, y compris en difficulté ».
J’ai découvert la biodanza® grâce à mon ancien métier de journaliste. C’est grâce à l’une de mes investigations sur les méthodes de gestion du stress et de développement personnel, et grâce à mon amie Isabelle Gröneman, formatrice en gestion du stress et experte en créativité relationnelle, que j’ai rencontré une autre Isabelle, Jacob, créatrice d’un centre dédié à la formation à la créativité, et découvert la biodanza. La séance était sur le thème de la liberté…
C’était en 2005 mais je m’en souviens comme si c’était hier, imprimé dans mes yeux, dans mon cœur, et dans toutes les cellules de mon corps. Je me souviens des sourires, de la chaleur de l’accueil dans ce groupe, et d’une « danse du cheval » où, crinière au vent, et sabots nus rebondissant sur le plancher d’une salle de la rue St Maur, j’ai ressenti pour la première fois depuis longtemps, le vent de la liberté… ! pas de stress de la « performance », d’une technique à maîtriser, d’une chorégraphie plus ou moins compliquée à retenir. L’impression de « respirer », enfin. De danser dans un cours, pour le plaisir et en contact avec les autres. J’ai vu la lumière briller fort dans les yeux de chacun des participants à la fin de la séance, les bananes s’inscrire sur les lèvres, et goûté ensuite, la chaleur de la soupe aux lentilles partagée chez le kurde d’en face, ambiance familiale et détendue. Ça existait donc à Paris ?
Sentiment de liberté et de chaleur humaine, d’affectivité, pouvaient donc co-exister en paix ? Alleluiah ! Dans une certitude enthousiaste, j’ai décidé sur le champ, à la fin de la première séance que je serai un jour facilitatrice de biodanza et que je verrais tous ces sourires, tout ce bien-être, cette détente sur les visages des personnes qui viendraient danser avec moi ! Je sentais profondément que cela comblerait.
Mon article n’a pas été publié -censuré essentiellement sur l’aspect affectif et santé de la biodanza. Mais c’est grâce à cela que j’ai enfin pris la décision de partir en congé sabbatique –décision que je remettais depuis un certain temps déjà, pour faire le point. Mon métier ne me donnait plus de joie depuis un ou deux ans déjà, je souffrais de stress dans les délais, d’un manque de contact direct avec les personnes et d’un manque de liberté dans ma créativité. Six mois en Amérique latine, dont trois au Brésil, le reste au Chili et en Argentine, où j’ai pu rencontrer des facilitateurs de biodanza, faire des stages et surtout, reprendre contact avec la nature et avec mon propre jardin intérieur, m’ont permis de couper les ponts avec mon ancienne vie et jeter les bases de mon présent… et de mon futur.
Reprendre contact progressivement avec le meilleur de moi-même, ma propre identité avec la créativité qui va avec, le chemin évolutif permanent de la biodanza, ne s’est pas fait sans difficultés. Sans périodes de colère ou de découragement, sans chaos. Mais progressivement, ma lumière a pu renaître, et croître en étant encouragée par mon « groupe du lundi», chez Isabelle. Ayant perdu mes anciens repères, j’ai retrouvé peu à peu mes propres passions, laissées en friche : en commençant par la danse ! Libre enfin ! J’avais toujours dansé, et créé des chorégraphies, pour moi-même et aussi, en tentant de les faire voir, l’été, dans le grenier de la ferme de ma grand-mère, à la campagne. J’avais fait pendant 10 ans (de 5 à 15 ans, de la danse contemporaine) mais manque de flexibilité à l’époque –je n’arrivais pas à faire le grand écart- ne m’avait pas valu l’encouragement de mes professeurs, ni de mes parents. J’en avais conclu que je n’avais pas grand talent pour la danse… Néanmoins, j’ai continué à danser, et après la salsa, et la danse africaine, j’avais découvert la samba, trois ans avant la biodanza.
J’ai retrouvé aussi mon goût pour le chant et, surtout, osé m’exposer en public à nouveau. D’abord à l’école puis ensuite, en duo avec un ami guitariste et chanteur, Mitch. Après avoir été traumatisée par des critiques de ma mère, et une expérience un peu « forcée » du public avec une prof de chant classique.
Et puis… j’ai découvert que je pouvais aussi écrire autre chose que des articles ou des pièces de théâtre. Que j’aimais la poésie. En lire et en écrire.
Et puis… j’ai enfin osé entreprendre une formation en massage pour consolider et valider ce que je faisais déjà en privé –et même avec mes collègues journaliste, pendant la pause déjeuner ! Et puis, en parallèle, est venue l’envie de développer des ateliers autour de l’éveil sensoriel, de l’affinement des perceptions, toujours dans un objectif de détente, de sentiment de plénitude préalable à une vraie créativité et non une « réactivité »…
Et puis…alors que je complétais ma troisième et dernière année de formation de biodanza pour adultes à l’école de Bourgogne, j’ai osé exprimer –n’ayant pas encore d’enfant moi-même- le désir profond de pouvoir être en contact, de travailler avec les enfants. Et de pouvoir créer des liens non seulement entre personnes « culturellement » différentes, mais aussi, entre générations. C’est pourquoi je propose de faire de la biodanza « en famille ». En dépassant la bulle « parents-enfants » et en élargissant le concept au village africain, à la famille très élargie, aux cousins cousines, amis, marraine etc et cela sans barrières, pouvoir accueillir les personnes âgées, et/ou en situation de handicap. J’espère très fort développer ce thème de ces car il me tient particulièrement à cœur : la biodanza est faite pour cela, elle nous aide à sentir comment nous sommes tous reliés et à faciliter la communication, quelles que soient nos limites. A rétablir le contact en acquérant plus de « tact », de sensibilité à l’autre, une capacité d’empathie, plus de bienveillance et de respect.
En évoluant vers le meilleur de nous-mêmes, vers la libération de notre élan créateur, en reprenant contact avec notre ressenti profond et universel, nous pouvons accueillir toutes les différences, quelles qu’elles soient –culturelles, sociales, générationnelles, physiques…Etc Apprendre à accueillir l’Autre, le semblable tel qu’il/elle est, est fondamental dans nos sociétés individualistes. Nous sommes en train de nous rappeler, avec les catastrophes naturelles, que nous appartenons tous à la même espèce humaine, partageons la même planète, et nageons tous, du point de vue biologique, quantique, dans le même bain…A nous de traiter la Terre, notre corps et notre propre jardin intérieur avec plus de douceur, de respect et d’amour. A protéger la force de vie et trouver le chemin de l’harmonie. C’est ce que je nous souhaite !
Laurence DAVID