Newsletter MAI 2024
« Oh me Oh May »! *En mai, je suis libre de faire ce qui me plaît. Même si ça ne plaît pas (à tout le monde)».
Cette année les amis, un participant à l’un de mes cours de Biodanza m’a offert un joli brin de Cette muguet en avance de quelques jours sur la « tradition » du 1er mai, fête du travail.
Un joli signe. Etant donné que cela fait bien longtemps que je ne « travaille » plus mais que je m’amuse sérieusement en faisant plaisir à mon enfant intérieur par des activités librement choisies, en accord avec mon cœur et mes aptitudes naturelles pour en faire un « métier » dans le sens d’avoir acquis du savoir faire et de l’expérience sur le terrain, on peut dire que je peux faire la fête du « non travail » tous les jours de l’année, weekends et jours fériés compris. Je me fais plaisir et je fais plaisir aux autres en partageant ce qui me fait plaisir. Voilà ma définition de la plénitude. Que pourrait-il me manquer ? Rien sur le plan de l’idéal. En pratique, pourtant, sur le terrain, le doute m’envahit lorsque ce qui me plaît ne semble pas plaire à tout le monde. Loin de là. En tous cas, depuis que j’ose écrire, danser, chanter, masser, et que ce sont des propositions parmi des dizaines, voire des milliers d’autres, et que la réponse du monde semble dérisoire en terme de « résultat » par rapport aux efforts fournis. Qu’il me semble parfois « prêcher dans le désert » dans la mesure où personne ne semble m’entendre ou plutôt m’attendre. Et que là où l’on me veut, tout de suite, sur un autre terrain, mon corps en surchauffe soudaine, prend la fuite, en tendinite…Le choix entre la raison et le cœur. Ce qui « marche bien » maintenant et ce qui « fait avancer » mais demande de la foi et des efforts
sans avoir de certitude que ça finisse par « marcher » dans le temps.
« Les bras m’en tombent » : l’état de découragement n’est pas loin. Calimero non plus lol
Mais…au plus, j’accepte sans me juger de me laisser traverser par ce sentiment provisoire de solitude et de ras-le-bol, envie-de-tout-laisser-tomber, au plus j’accueille aussi les inquiétudes, les doutes et la fatigue en écho de mes ami(e)s artistes, créatifs, thérapeutes et indépendant(e)s – celles qui ne gagnent pas 6000 euros par mois d’un coup de formation magique sur Instagram- au plus, je gagne en humilité et résolution rapide de ces états d’inconfort. Au plus, je me laisse réconforter et être réconfortée. Consolée et être consolée. J’accepte de recevoir de l’amitié, du muguet, un repas. Au plus je me sens riche et nourrie de ce qui me plaît : le partage, le contact humain, sous toutes ses formes. Et au plus je me sens forte, résiliente, je me relève, et je continue. Lâcher ce qui me plaît pour faire ce qui plaît au plus grand nombre, ce qui est tendance, ce qui « marche », ce qui a fait ses preuves, ça ne m’intéresse pas, ça m’ennuie. Continuer à me plaire, à moi, oui, en continuant à créer ce qui me plaît, même si c’est moins facile. Même si le chemin que je choisis n’est pas le plus fréquenté. Même si on me traite de perchée, ou de penchée ou d’instable à chaque fois que je veux changer d’orientation dans ma vie, parce que cela ne me plaît plus. Mes cheveux. Mon style de vêtements. Mon lieu d’habitation. Mon emploi. Parfois même, mes amis et partenariats.
L’être humain est nomade par nature. Ses jambes sont faites pour marcher, explorer. J’en suis à 24 déménagements à ce jour, oh me oh my, pour le reste, je ne compte pas…Ces changements m’ont souvent amenée à goûter l’expérience du désert sans les chameaux. Mais dans ces sables émouvants, j’ai pu voir pousser des fleurs…
Aujourd’hui, en faisant le ménage dans mon ordinateur, je m’étonne de toutes ces expériences qui m’ont été données à vivre. J’en ai oublié certaines, même celles qui m’ont beaucoup fait plaisir à l’époque. Détachement. En ce mois d’anniversaire, je m’apprête à re-naître et je suis curieuse de voir quelles surprises, quelles propositions au milieu du chaudron bouillonnant de co-créations en cours, vont me plaire ou me dé-plaire. Quelles propositions vont vous plaire ou vous déplaire ? Mais, peu importe, car comme le dit l’artiste Chet Faker, dans son album « Hôtel Surrender » (Hôtel du lâcher prise). « Oh me oh my, I’ll sleep when I die ». Je dormirai quand je serai morte ! (et c’est même pas sûr…lol). En attendant, je suis libre d’être et de faire ce qui me plaît !
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